domi-soum

La punition a pour moi un rôle très éducatif, certainement beaucoup plus qu'on ne s'imagine.

Une punition peut avoir un très grand effet sur moi, sûrement parce qu'au-delà de la douleur physique qu'elle amène souvent, elle est extrêmement chargée symboliquement.

Une punition augmente encore ce déséquilibre des pouvoirs propre au BDSM. Et elle implique une totale acceptation de ce déséquilibre.

Une punition est humiliante aussi. Justement parce qu'elle rappelle cette condition de subordination. De ce fait, elle renforce ma soumission parce qu'elle montre bien que je n'ai aucun pouvoir de décisions. Pour cette raison, je n'aime pas proposer une punition pour une faute commise, comme cela semble être une pratique chez beaucoup. Une punition doit pour moi être imposée, et non choisie.

Bien que je ne sois pas toujours très obéissante, je reçois peu (peut-être trop peu?) de punitions. Cependant il y a deux occasions, qui bien qu'elles puissent sembler insignifiantes, m'ont néanmoins marquée : 

Durant une session récente, M  me dit soudain de me taire. La cravache devenait de plus en plus difficile à supporter, et mes gémissements et cris devenaient en effet bruyants. J'obéis tant bien que mal, mais mes gémissements restaient audibles. M   réitéra son ordre avec la menace de dix coups de cravache directement sur mon clitoris si je ne faisais pas mieux que cela. Avec sa main durement placée sur ma bouche, il me demanda si c'était clair, et craintivement, je hochai la tête. On avait eu une discussion durant les jours précédents sur la nécessité de mettre à exécution toute menace proférée. La menace d'une punition est selon moi seulement efficace si cette dernière sera effectivement administrée. Alors que M   utilise parfois les menaces de punitions sans leur donner suite, je savais cette fois qu'il y avait de fortes chances pour que cette menace ne soit pas des paroles en l'air. J'imaginais donc la force des coups directement sur mon clitoris que M   ne manquerait pas d'exposer à la cravache en écartant les petites lèvres le protégeant. Avec mon clitoris ainsi complètement découvert, ces dix coups étaient une promesse d'une torture insupportable. Avec cette image dans la tête, je m'efforçais de rester complètement silencieuse, malgré l'atroce douleur des coups sur mes seins et mes lèvres. La menace d'une punition telle que celle-ci était très efficace. 

Il m'est beaucoup plus difficile de supporter la douleur après avoir eu un orgasme. M le sait et est habituellement très prévenant et attentif à enlever toutes pinces ou objets douloureux encore en place. Mais pas cette fois-là. Je dois habituellement demander l'autorisation pour jouir. Permission qui m'est généralement accordée, mais je dois néanmoins la demander. J'y pense le plus souvent, cependant il m'arrive d'oublier, sans que cela n'ait jamais eu aucune conséquence. Mais M  semblait en avoir décidé autrement ce jour-là. Ayant donc joui, je demandais gentiment à M d'enlever les pinces (sur mes seins et sur mes petites lèvres, si mes souvenirs sont bons) qu'il semblait avoir oublier de retirer. Quelle ne fut pas ma surprise quand il me dit non! Un orgasme de l'un ou l'autre provoque généralement une diminution de l'intensité de la session, surtout au niveau de la douleur, ou même souvent le début de l'aftercare. J'ouvrais déjà la bouche pour protester, quand il me dit que j'avais oublié de demander la permission de jouir. «Tu dois apprendre», me dit-il. Il me faut très peu. Cette simple phrase, le ton de sa voix, et le caractère inattendu de la situation étaient plus que suffisants pour que je sente à nouveau grandir ce sentiment calmant de la soumission et l'envie d'obéir. Quand enfin il retira les pinces, je ne pouvais que me blottir contre lui.

Peut-être ai-je besoin de plus de punitions pour pouvoir progresser et adoucir ma rébellion...


Aude